À propos
Au printemps 2023, le musée des impressionnismes Giverny organisa une exposition inédite consacrée à l’enfance dans la peinture impressionniste.
Le catalogue d’exposition
Les Enfants de l’impressionnisme
Comment les grands maîtres tels que Claude Monet, Pierre-Auguste Renoir ou Camille Pissarro ont-ils représenté leurs familles et celles de leurs proches ?
Que disent leurs œuvres de la place de l’enfant ? Quels parents ont-ils été ?
Sous la IIIe République, alors que Jules Ferry travaille au développement de l’éducation des classes populaires, les artistes s’emparent du sujet des enfants dans la société moderne à travers les thématiques suivantes : la maternité, l’apprentissage, les jeux, les sorties à la plage et au jardin, l’adolescence et ses rêveries… Entre l’émancipation relative que la jeunesse acquiert et l’éducation stricte qui a encore valeur de gouverne, il existe bien des façons de se forger une vie vers le monde des adultes avant la guerre de 1914-1918.
Être fille ou fils d’un peintre impressionniste, qu’est-ce que cela signifie ?
Les Enfants de l’impressionnisme réunit une centaine d’œuvres dont celles de Claude Monet, Paul Gauguin, Mary Cassatt ou encore Berthe Morisot.
Le musée des impressionnismes Giverny lançait une invitation au spectateur : dépasser l’image idyllique pour entrer dans l’intimité méconnue des familles impressionnistes.
L’exposition prolongea aussi son exploration jusqu’aux enfants et aux adolescents d’aujourd’hui à travers la photographie et la vidéo.
Une vie fragile
En France, vers 1880, la mortalité infantile précoce est encore extrêmement forte. Les lents progrès de la vaccination permettent d’éviter des morts prématurées mais aussi de rallonger l’espérance de vie.
Les peintres impressionnistes n’échappent pas à leur temps. Représenter un enfant, c’est rendre hommage à la jeunesse et prendre conscience de la brièveté de l’existence, à l’image d’Alfred Sisley dont le fi ls Jacques décède à l’âge de cinq mois chez sa nourrice. Cette conscience du caractère éphémère de l’existence frappe tout le groupe impressionniste, de Claude Monet à Camille Pissarro en passant par Mary Cassatt.
Si les peintures représentant des nourrissons, des poussettes, des berceaux sont assez nombreuses chez les impressionnistes, cela tient au charme d’un tel sujet, à la tendresse des artistes pour les enfants, mais aussi à cette conscience de la fragilité de la vie. On se concentre sur le bonheur immédiat, alors que l’on sait que les enfants peuvent mourir très vite, trop tôt, allégorie que l’on retrouve aussi dans l’évocation des fleurs, à l’existence si brève.
La solitude du peintre
Être parent n’est pas un impératif pour s’intéresser au sujet des enfants. Mary Cassatt et Edgar Degas en ont saisi toutes les attitudes possibles sans jamais devenir parents.
Leur regard se porte vers un sujet qu’ils approchent avec douceur et respect mais aussi parfois étrangeté et c’est sans doute ce qui rend leurs œuvres si sensibles et touchantes.
Faire poser les enfants
Poser pour un peintre est un exercice fastidieux. Rester immobile de longs moments pour que l’artiste capte une expression peut se révéler fort ennuyeux, surtout pour des enfants habitués à bouger. Jean Renoir décrit longuement dans ses souvenirs sa difficulté à poser pour son célèbre père : Gabrielle, qui jouait le rôle de la nounou et de modèle pour Renoir, parvenait à le calmer en, jouant avec lui – ce qui explique les nombreux portraits de Jean ou Coco (Claude), où elle apparait.
Jean dessinant traduit le talent de Pierre-Auguste Renoir à capter des moments qui échappent à la pose : les enfants sont vus en activité, plongés dans leur monde, sous le regard bienveillant des adultes. Les représentations varient également selon les activités : la pratique du piano, les jeux, la plage, permettent de capter des instants où la spontanéité est valorisée, loin de l’académisme d’un portrait officiel.
Le jardin comme éden des enfants
Loin des adultes, proche de la nature, le jardin se veut un refuge. Certains artistes privilégient l’immersion totale de l’enfant dans des éléments végétaux comme dans
Mademoiselle Rose Worms de Boutet de Monvel. La fillette pose face au spectateur, hiératique, et semble figée dans un univers personnel, lointain et inaccessible.
Comme un monde caché, le jardin déploie l’univers mental des enfants, celui des rêves secrets, en correspondance avec les couleurs des fleurs, des arbres, des prairies qui répondent à leurs aspirations intimes.
Le jardin est un lieu enchanteur où l’enfance se joue à l’abri des regards. L’adulte est le gardien de cet espace de liberté et d’innocence. Le peintre se place alors en témoin invisible d’un bonheur précaire et éphémère.
Commissariat : Cyrille Sciama, Directeur général du musée des impressionnismes Giverny, Conservateur en chef du patrimoine, et Marie Delbarre, Assistante de recherche au musée des impressionnismes Giverny
Avec le soutien exceptionnel du Musée d’Orsay.
Infos pratiques
Ouverture
Exposition présentée du 31 mars au 2 juillet 2023.
En vidéo
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Exposition à venir
La Collection Nahmad
du 28 mars au 29 juin 2025
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