A propos
Dans le cadre de la seconde édition du Festival Normandie Impressionniste consacrée au thème de l’eau, le musée des impressionnismes Giverny a présenté du 13 juillet au 31 octobre 2013 une exposition du peintre japonais, Hiramatsu Reiji, réunissant tableaux et majestueux paravents peints selon la technique traditionnelle japonaise, alliant tradition et modernité, ainsi qu’une large sélection d’estampes japonaises de la collection de Claude Monet et d’œuvres de ce dernier.
Le catalogue d’exposition
L’influence de l’art japonais sur Claude Monet
L’art japonais n’a pas été sans influencer Claude Monet comme l’atteste sa collection d’estampes japonaises que l’on peut aujourd’hui admirer à Giverny (La collection de la fondation Claude Monet compte plus de 231 estampes de l’époque d’Edo, d’Hiroshige, à Utamaro en passant par Hokusai). En 1883, Monet s’installe à Giverny dans la maison du Pressoir, où il réside jusqu’à sa mort en 1926. Il a l’occasion pour la première fois de dessiner les contours de son jardin, dont l’élaboration durera plus de vingt ans, de 1883 à 1904. Il transforme le verger, appelé Clos normand, en jardin enclos de fleurs. Puis en 1893, il achète une parcelle en contrebas de sa propriété et entreprend d’y aménager un jardin d’eau, auquel il adjoint un pont japonais. À partir de 1915, Monet se consacre aux Grandes Décorations destinés à l’Orangerie.
L’hommage de Hiramatsu à Claude Monet
Hiramatsu Reiji peintre japonais né à Tokyo en 1941, visite Paris pour la première fois en 1994 et découvre les Nymphéas à l’Orangerie. Il se plaît alors à marcher sur les traces du maître français dont il visite le jardin de Monet à Giverny. Hiramatsu eut l’impression de se trouver face à des paravents ou des panneaux décoratifs japonais. Ému et bouleversé par la beauté de cette œuvre, il décide de partir sur les traces de Monet, à la recherche de sa pensée et de son art. Il se rend en France à plusieurs reprises et effectue de longs séjours à Giverny où il exécute sans relâche des croquis du bassin aux nymphéas.
La collection d’estampes japonaises de Claude Monet
Les estampes japonaises ukiyo-e fascinent par leur beauté, la somptuosité des couleurs, la délicatesse des gaufrages ou des micas d’or, d’argent et de bronze. On les associe souvent à la célèbre Grande vague de Hokusai, aux paysages colorés de Hiroshige ou aux délicates beautés féminines d’Utamaro. Elles furent élevées au rang d’oeuvres d’art, au XIXe siècle, par les japonisants. Pourtant, lorsqu’elles furent créées, à l’époque d’Edo (1603-1868), elles n’avaient guère qu’une visée publicitaire, médiatique ou ludique. L’exposition présente exceptionnellement vingt-sept estampes de la collection du maître français et conservées à la fondation Claude Monet de Giverny. La première estampe créée d’après une œuvre du peintre Hiramatsu selon la technique traditionnelle de l’époque d’Edo par le Centre Adachi (The Adachi Institute of Woodcut Prints) est présentée dans l’exposition.
Une influence réciproque
L’exposition montre que tout comme les estampes japonaises furent pour les impressionnistes une façon d’introduire une nouvelle philosophie de l’espace et de la lumière, les toiles de Monet représentent une source d’inspiration créatrice pour Hiramatsu Reiji. Feuilles d’or, d’argent ou de platine, Hiramatsu Reiji utilise les pigments minéraux les plus précieux pour ses tableaux et paravents avec pour motif les nymphéas. Cet hommage de Hiramatsu à Monet est l’occasion de découvrir la peinture d’un grand artiste contemporain et de reconsidérer l’ampleur de l’influence de l’art japonais sur les peintres japonisants, en particulier sur le fervent collectionneur d’estampes que fut Claude Monet. Ces deux grands artistes se rejoignent dans leur quête absolue de la beauté et des jeux de lumière.
Le nihonga, peinture millénaire
Dans cette exposition, plus d’une vingtaine de tableaux est peint selon la technique traditionnelle du nihonga, qui allient tradition et modernité. Le nihonga est une technique de peinture millénaire qui pénètre au Japon par le biais de la Chine et de la Corée. Le mot nihonga signifie littéralement peinture japonaise, un terme qui fut créé à la fin du XIXe siècle, afin de distinguer la peinture japonaise traditionnelle, de la peinture à l’huile à l’occidentale, yôga, qui était alors très prisée.
Commissariat : Diego Candil, directeur général et Vanessa Lecomte, attachée de conservation, musée des impressionnismes Giverny.
Commissariat scientifique : Brigitte Koyama-Richard, docteur en littérature comparée et professeur à l’université Musashi de Tokyo
Exposition placée sous le haut patronage du ministre des Affaires étrangères et de l’ambassadeur du Japon en France
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du 28 mars au 29 juin 2025
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