A propos
Cette exposition a réuni une centaine d’œuvres majeures sélectionnées parmi les dessins de la collection privée de James T. Dyke et la donation qu’il a faite à la National Gallery of Art. Cette sélection s’est articulée autour d’artistes actifs entre 1830 et 1930, de Delacroix à Bonnard, Vuillard et Signac. Présentant une très grande richesse de sujets, de styles et de techniques, l’exposition a offert un magnifique exemple de l’évolution générale du dessin moderne en France, du romantisme aux Nabis et aux néo-impressionnistes.
Le catalogue d’exposition
Les choix d’un collectionneur
James T. Dyke est actuellement l’un des collectionneurs de dessins européens et américains des XIXe et XXe siècles les plus avisés aux États- Unis. Au cours de son existence, il a en effet réuni trois remarquables collections. La première, un ensemble unique de plus de cent quarante œuvres exceptionnelles de Paul Signac, a été généreusement donnée à l’Arkansas Art Center de Little Rock. Le sort de la deuxième, qui compte plusieurs centaines de dessins contemporains, n’a pas encore été décidé. La troisième, qui nous intéresse plus précisément ici, rassemble exclusivement des œuvres sur papier, dessins, aquarelles, gouaches ou pastels du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
L’évolution du dessin moderne en France
L’accrochage s’organise de façon chronologique, en cinq sections consacrées au romantisme, à l’école de la Nature, l’impressionnisme, le groupe des Nabis et le néo-impressionnisme. Présentant une très grande richesse de sujets, de styles et de techniques, l’exposition offre ainsi un magnifique exemple de l’évolution du dessin moderne en France. Trois aquarelles de Delacroix ouvrent le parcours, suivies d’oeuvres qui, d’Eugène Isabey à Gustave Doré en passant par Théodore Chassériau, montrent des aspects très variés du romantisme où la nature est souvent comprise comme le miroir des sentiments de l’artiste. Puis, viennent Jean-François Millet, Théodore Rousseau et les peintres de Barbizon, qui s’efforcent d’enregistrer une vision plus objective d’un paysage qu’ils observent avec une attention nouvelle.
Vive la couleur !
Les impressionnistes eux aussi se tournent vers la nature et la vie contemporaine, mais en privilégiant sa fluidité, l’illusion du mouvement et les effets de la lumière. Le dessin devient alors plus elliptique et moins descriptif, la couleur est de plus en plus vive, la main de l’artiste s’affirme de plus en plus librement. De Boudin à Monet, de Degas à Pissarro, sans oublier Cézanne, tous les artistes impressionnistes pratiquent le dessin avec ardeur et s’approprient les techniques les plus diverses, mais en choisissant le plus souvent le pastel et l’aquarelle. Les artistes du groupe Nabi eux aussi dessinent inlassablement : dans notre sélection, Pierre Bonnard privilégie les effets de texture indiqués à l’encre de Chine, Édouard Vuillard dissout les formes dans le jeu vaporeux du pastel tandis que Maurice Denis déploie de souples arabesques à la mine de plomb.
Mais les maîtres du noir et blanc restent Georges Seurat et ses émules qui obtiennent, grâce au crayon Conté, des effets d’une richesse et d’une profondeur rare en opposant l’ombre à la lumière pour faire surgir des formes sans contours.
Le XIXe siècle fut un véritable âge d’or pour l’art du dessin et l’exposition en propose un large éventail qui recouvre non seulement son évolution de 1830 à 1930 environ, mais permet aussi de montrer l’ensemble de ses usages, depuis la note documentaire hâtivement enregistrée dans un carnet de croquis à l’occasion d’un voyage jusqu’au large carton préparatoire soigneusement travaillé à l’atelier, sans oublier le dessin indépendant, achevé, daté et signé car son auteur le considère comme une œuvre en soi.
Porte fusains, palettes, gourdes, crayons Conté
La collection recouvre aussi l’ensemble des techniques abordées, de la plume au pinceau, de l’encre de Chine à la mine de plomb et de l’aquarelle au pastel, deux techniques particulièrement privilégiées au cours de ce siècle épris de couleur et très présentes dans cet accrochage. C’est pourquoi, en marge de la présentation des grands courants esthétiques qui traversent le siècle, une section présente, à côté de feuilles choisies pour leurs qualités techniques, les principaux outils et le matériel utilisés par leurs auteurs. Porte fusains, palettes, gourdes, crayons Conté, anciennes boîtes de pastels et d’aquarelles permettent ainsi à un large public d’apprécier la variété des possibilités qui s’offraient à l’artiste du XIXe siècle et de mieux comprendre l’approche du dessinateur. Car, avec le dessin, nous touchons à la naissance de l’oeuvre, à l’intimité du premier geste, à la diversité des tentatives et des expérimentations. C’est toute l’inventivité de l’artiste, ses intuitions, ses réussites fulgurantes ou ses tentatives éphémères, qui s’offrent sans fard aux yeux de l’amateur sensible ou simplement curieux.
Commissariat : Marina Ferretti
Cette exposition est organisée par la National Gallery of Art, Washington, en collaboration avec le musée des impressionnismes Giverny.
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