Les derniers enrichissements du musée
2024
Nouvelles œuvres en 2024
Philippe Smit, Scène dans le parc, avant 1915
Philippe Smit
Né aux Pays-Bas en 1886, fils d’un père hollandais et d’une mère d’origine française, Philippe Smit vit dès 1895 à Paris, où sa famille s’est installée. D’abord créateur de bijoux, il fréquente des écoles de dessin et entame une carrière de peintre, particulièrement tournée vers la représentation de la nature, dont il fait son sujet de prédilection. Smit multiplie ainsi les séjours au fil de la Seine – allant vraisemblablement jusqu’à Giverny –, mais aussi à Barbizon et en forêt de Fontainebleau. À partir de 1921, il est soutenu par le riche collectionneur américain Theodore Pitcairn, pasteur de la General Church of the New Jerusalem en Pennsylvanie et propriétaire, entre autres, du célèbre Jardin à Sainte-Adresse de Claude Monet, aujourd’hui conservé au Metropolitan Museum of Art à New York.
En 2024, The Lord’s New Church a généreusement fait don au musée des impressionnismes Giverny d’un pastel de Philippe Smit, daté d’avant 1915 et représentant une Scène dans un parc. La touche vibrante, presque néo-impressionniste dans le traitement des arbres, fait penser aux œuvres de Camille Pissarro, tandis que la planéité de la composition, le carton laissé en réserve et la modernité dans la représentation de ce square urbain évoquent plutôt le travail des Nabis, et en particulier d’Édouard Vuillard.
2023
Nouvelles œuvres en 2023
Maxime Maufra, La Plage du Pouldu, rivage breton à marée basse, 1891
Maxime Maufra, l’impressionnisme en Bretagne
Issu d’une famille nantaise, Maxime Maufra se destine au commerce. Envoyé par son père en Angleterre, il découvre Joseph Mallord William Turner et souhaite se consacrer à la peinture. Il réalise d’abord des paysages de la Loire et de Nantes avant de voyager en Bretagne. Il rencontre Paul Gauguin en 1890 à Pont-Aven. La plage du Pouldu, célèbre pour les œuvres qu’elle inspire à Gauguin, Paul Sérusier ou Émile Bernard, est un lieu de retrouvailles pour les peintres de l’école de Pont-Aven. Maufra peint la plage à marée-basse, dans des tons de rose et de vert, comme un pastel. Sa touche impressionniste fait ici merveille pour rendre la délicatesse des lumières bretonnes sur la mer. La toile de ce représentant de l’impressionnisme en Bretagne a récemment intégré la collection du musée, et est présentée pour la première fois à l’occasion de l’exposition « L’Impressionnisme et la mer ».
Théodore de Broutelles, Paysage
côtier, vers 1900
Théodore de Broutelles
Bien que contemporain des impressionnistes, Théodore de Broutelles perpétua jusque dans les premières années du XXe siècle un style académique appris auprès de Jules Noël et de Fernand Cormon. Né à Dieppe où il passa presque toute sa vie, il se consacra principalement aux sujets maritimes. Ses marines, où l’eau verte de la Manche est souvent montrée par gros temps, sont conservées au Musée de Dieppe et au musée des Beaux-Arts de Rouen. Excellent dessinateur, il fit preuve dans cette partie de son art d’une vivacité plus moderne, comme en témoigne ce pastel qui a fait son entrée dans la collection du musée en 2023, et qui est présenté pour la première fois à l’occasion de l’exposition « L’Impressionnisme et la mer », au printemps 2024.
Johan Barthold Jongkind, Le Soleil couchant, port d’Anvers, 1868
Le Soleil couchant, port d’Anvers
« C’est à lui que je dois l’éducation définitive de mon œil », dit Claude Monet du peintre néerlandais Johan Barthold Jongkind, auprès de qui il travailla dès 1864 à Honfleur. Membre de la Société des Aquafortistes dès sa création en 1862, Jongkind s’illustra brillamment dans cette technique, comme en témoigne cette eau-forte récemment entrée dans la collection du musée et présentée pour la première fois à l’occasion de l’exposition « L’Impressionnisme et la mer ».
Comment ne pas faire le lien entre cette composition et le célèbre tableau Impression, soleil levant de Monet (1872, Paris, musée Marmottan Monet) ? On retrouve dans les deux œuvres le cercle pur du soleil au-dessus de l’horizon, entouré par les hauts gréements des navires, et un personnage debout dans une barque, dont la silhouette se découpe sur l’eau lumineuse.
Seb Toussaint, Saisons à Giverny, juin 2023 – juillet 2023
Seb Toussaint, street artiste
Invité par le musée des impressionnismes à investir un espace de 300 m2 dans le centre McArthurGlen Paris-Giverny, le street artiste normand Seb Toussaint y a créé une immense fresque inspirée par le jardin du musée. En parallèle, ce dernier a proposé à l’artiste de réimaginer Saisons à Giverny sur toile, afin de pouvoir faire entrer l’œuvre dans sa collection.
Présentée pour la première fois au public à l’été 2023, la toile évoque le cycle des saisons sous la forme d’une mosaïque circulaire de motifs épurés. Selon le souhait de l’artiste, l’œuvre sera accrochée différemment selon le moment de l’année où elle est exposée, de façon à placer la saison appropriée au sommet de la composition.
Mary Colman Wheeler, Thé au jardin, 1910
Mary Colman Wheeler à Giverny
Mary Colman Wheeler est née dans le milieu progressiste et abolitionniste de Concord (Massachussetts), lieu de résidence des philosophes Henry David Thoreau et Ralph Waldo Emerson, ainsi que de l’écrivain Nathaniel Hawthorne. À partir de 1866, elle enseigne les mathématiques et le latin au lycée de Concord, puis à Providence (Rhode Island). En 1870, elle part étudier la peinture en Allemagne, en Italie et en France. De retour à Providence, elle fonde en 1882 une école d’art destinée aux jeunes femmes. Dès 1887, elle emmène ses étudiantes en France pour des cours de peinture estivaux. Entre 1907 et 1912, elle loue le Hameau, à Giverny et joue un rôle important dans la colonie artistique du village, fréquentant Claude Monet et la famille Butler. Cette toile inspirée par les jardins de Giverny a été généreusement offerte au musée par les descendants de l’artiste en 2023.
Auguste Renoir (Pierre-Auguste Renoir, dit), Sur la plage à Berneval, vers 1892
Renoir à Guernesey
Cette délicate estampe reprend les personnages figurant au premier plan, ainsi que la présence d’un groupe debout dans l’eau au second plan, de deux œuvres de Renoir intitulées Baigneuses à Guernesey (conservées en collections particulières). Si ces deux toiles sont souvent datées de 1883, l’historien de l’art John House a souligné que ces compositions étaient probablement un souvenir de Guernesey datant du début des années 1890, plutôt qu’un motif capturé pendant le séjour de 1883, ou peint peu de temps après.
L’estampe
Les rochers évoquant la baie du Moulin Huet, visibles à l’arrière-plan des toiles, ne figurent pas sur l’estampe. Qu’elle représente la côte de Guernesey ou bien Berneval, plage normande découverte par Renoir à l’occasion des visites rendues à son ami Paul Bérard, l’œuvre témoigne de l’attrait durable de l’artiste pour les motifs de bord de mer.
Pierre Bonnard, Les Barques sur la Seine à Vernon, vers 1920
Pierre Bonnard à Vernonnet
En 1912, Pierre Bonnard achète une maison à Vernonnet, baptisée La Roulotte. Ce choix lui permet de voir régulièrement Claude Monet, tout en restant à l’écart de l’agitation créée par la colonie des peintres de Giverny. Bonnard s’est placé au cœur de la dense végétation de son jardin pour peindre La Seine à Vernon, peinture entrée dans la collection du musée en 2019. Il s’est également placé tout près de la berge du fleuve pour capturer en quelques traits le mouvement des barques sur la Seine, qui constitueront un motif récurrent de ses œuvres peintes. Ce dessin témoigne de la production de Bonnard à quelques kilomètres de Giverny, a été acquis par le musée des impressionnismes en 2023, avec l’aide généreuse des Amis du musée.
Eugène Boudin, La Poissonnerie de Trouville, 1875
Eugène Boudin et la Normandie balnéaire
Inlassable observateur de la vie de plage de la fin du XIXe siècle, Eugène Boudin représente la peinture de plein air. Il participe à la première exposition des œuvres impressionnistes en 1874 chez Félix Nadar. Proche de Johan Barthold Jongkind et de Claude Monet, à qui il préconise d’étudier sur le motif, Boudin traduit dans ses œuvres l’animation qui agite les petits ports de la côte. Cette œuvre, dans laquelle l’artiste s’attache à noter l’animation du marché aux poissons de Trouville, a été généreusement donnée au musée des impressionnismes Giverny par Christophe et Teresa Karvelis Senn.
2022
Nouvelles œuvres en 2022
Ange Leccia, Laure, 1998
Une vision de l’adolescence
Tissant des liens insoupçonnés avec l’impressionnisme, Ange Leccia offre une vision très personnelle de l’adolescence. Le cinéaste dessine le portrait d’une jeunesse en proie aux doutes, à la recherche d’un bonheur encore fuyant. Les jeunes modèles qu’il filme sont des membres de son entourage, amies de sa fille souvent, comme Laure dont il suivit pendant de nombreuses années l’évolution. Ici, le visage de la jeune fille est filmé à travers la vitre d’un ferry. Sur ses traits se reflètent les vagues de la mer, conférant un charme intemporel à ce moment suspendu.
Ange Leccia, Au film du temps, 2022
Une création originale pour le musée
À l’occasion de l’exposition « Au film du temps » (14 octobre 2022 – 8 janvier 2023), Ange Leccia a créé pour le musée des impressionnismes Giverny une œuvre parcourant sa carrière à travers cinq vidéos réalisées entre 1996 et 2020, et complétées d’une nouvelle création. Née pendant le confinement de 2020, O Superman juxtapose des scènes d’amour et de guerre. Viennent s’y ajouter les œuvres Charlotte (1996), Laure (2002) et Drapeau (2005), toutes trois consacrées au thème de l’adolescence. Dans Chênes verts (1998), l’artiste filme l’entremêlement des feuilles balayées par le vent, et s’attache à traduire la force et la vitalité de la nature.
Au film du temps
La séquence inédite Au film du temps reprend cet arrière-plan constitué de chênes et y superpose des silhouettes féminines. Ces visages de jeunes femmes fusionnent avec les formes de la nature en mouvement, ou avec les couleurs lumineuses d’éléments en combustion. Amour et guerre, sommeil et mort, énigme des visages et de la nature, cette séquence en cinq temps invite le spectateur à une méditation à la fois inquiète et fascinée, portée par le rythme des images et de la musique.
Camille Pissarro, Jeune homme écrivant (Portrait de Rodo) et Paul-Émile Pissarro, vers 1895 (tirage 1923)
Camille Pissarro, une figure paternelle
Parmi les impressionnistes, les Pissarro sont probablement ceux qui illustrent le mieux ce que l’aîné, Lucien (1863-1944), appelle : « la légende de la famille artiste ». Camille Pissarro, figure paternelle et pédagogue, encourage très tôt ses enfants à développer leurs talents. Le domicile familial devient alors un lieu de bouillonnement artistique. Petits et grands y pratiquent quotidiennement le dessin, l’aquarelle, la gravure…
La zincographie
Ludovic-Rodo (1878-1952), souvent représenté par son père dans une posture studieuse qui devait lui être familière, publia en 1939 le premier catalogue raisonné des œuvres de Camille Pissarro. Benjamin de la fratrie, Paul-Émile (1884-1972) fut, comme ses ainés, encouragé par son père à manier crayons et pinceaux dès son plus jeune âge. Après avoir exercé quelques autres métiers, il devint finalement artiste comme ses frères.
Ce tirage est l’une des 18 épreuves de l’édition posthume publiée en 1923. La plaque de zinc, dont l’état unique fut gravé vers 1895, fut détruite après cette édition.
Attribué à Maximilien Luce, Femme et enfant dans un jardin, vers 1893
Une huile néo-impressionniste
Cette petite huile néo-impressionniste n’est ni signée, ni datée. Une comparaison avec les œuvres connues de Maximilien Luce permet toutefois d’en proposer l’attribution à cet artiste. Les silhouettes de la femme et de l’enfant sont en effet identiques, bien qu’en miroir, à celles des personnages d’une autre huile sur carton de Luce, intitulée Poissy, Madame Dillon (1893, collection particulière). Grâce à ce rapprochement, on peut aussi émettre l’hypothèse que les modèle serait l’épouse d’Henri Patrice Dillon (1850-1909), peintre et lithographe dont Luce a également fait le portrait.
Isabelle Chatelin, À chaque jour sa lumière. 348 vues du phare de Saint-Valery-en-Caux, avril 2019 – avril 2020
Isabelle Chatelin, sur la côte normande
Pendant un an, entre avril 2019 et avril 2020, l’artiste Isabelle Chatelin a peint la pointe de Saint-Valery-en-Caux, sur la côte normande. Avec ses pastels à l’huile, elle a capté, chaque jour, les mouvements de l’eau et des nuages, les teintes des falaises, les effets de l’orage ou l’éblouissement du soleil. C’est un cycle complet qui nous est donné à voir, dans une série de petits formats qui immortalisent les changements climatiques et les variations des couleurs, caractéristiques de la côte d’Albâtre.
Inspirations d’Eugène Boudin
À Giverny, le mode de la série fait irrésistiblement penser au travail d’Eugène Boudin sur les ciels normands, ainsi qu’à l’œuvre de Claude Monet, qui exécuta, dans les années 1890, différentes Séries consacrées à la représentation des meules de foin, des peupliers, de la cathédrale de Rouen ou encore des matinées sur la Seine.
Eugène Boudin, La Plage de Bénerville, coucher de soleil, dit aussi Les Vaches noires, 1894
Eugène Boudin, peintre des marines
Peintre de marines et des ciels, Eugène Boudin incarne à lui tout seul un site : la Normandie balnéaire, dont il s’attache à noter les déclinaisons de la lumière et des couleurs selon les saisons.
La Plage de Bénerville
Dans ce pastel, il a représenté la plage de Bénerville-sur-Mer, entre Deauville et Houlgate. L’artiste a accordé une place importante à l’étude du ciel et des nuages, ainsi qu’à la représentation des masses rocheuses dans lesquelles se devinent, au loin, les imposantes falaises des Vaches Noires. Peintre de plein air, Boudin choisit, avant les impressionnistes, la technique du pastel, matériau souple qui lui permet de fixer rapidement le spectacle mouvant des ciels nuageux. Ses paysages au pastel vont exercer une grande influence sur les artistes de la fin du siècle, et notamment sur Claude Monet, qu’il encouragera à peindre sur le motif. Cette œuvre, dernièrement entrée dans les collections du musée, vient ainsi rappeler et souligner l’importance des liens entre le « peintre des ciels » et le maître de l’impressionnisme.
Eugène Boudin, Soleil couchant sur l’estuaire de la Seine vers Honfleur, s.d.
Eugène Boudin et Charles Baudelaire
Le poète Charles Baudelaire est le premier à évoquer, dans sa critique du Salon de 1859, l’existence de « plusieurs centaines d’études au pastel improvisées en face de la mer et du ciel », conservées dans l’atelier d’Eugène Boudin. À cette occasion, il est également le premier à faire l’éloge de ces études capturées sur le motif, et à les décrire comme de « prodigieuses magies de l’air et de l’eau ».
Soleil couchant
Ce petit pastel constitue l’une des dernières acquisitions du musée des impressionnismes Giverny. Il témoigne de la sensibilité de Boudin dans la représentation des ciels, tout en évoquant plusieurs des thèmes chers aux peintres impressionnistes : la Normandie, la Seine, les couleurs changeantes du soleil et leurs reflets sur la surface de l’eau.
Theodore Earl Butler, La Ferme de la Dîme à Giverny, vers 1907
Un artiste américain à Giverny
John Leslie Breck et Theodore Earl Butler font partie des premiers artistes américains à poser leur chevalet à Giverny. Tous deux sont attirés par la présence de Claude Monet, installé dans le village quelques années plus tôt. Breck et Butler auront la chance de faire partie du cercle intime du peintre impressionniste, et Butler épousera même Suzanne Hoschedé, la belle-fille du maître, en 1892.
La ferme de la Dîme
Cette œuvre de l’artiste, représentant la ferme de la Dîme à Giverny, a été acquise par le musée en 2022. Par la vivacité de la touche et des couleurs, elle témoigne de l’influence de Monet sur Butler, dont le style se rapproche de l’esthétique créée par les impressionnistes.
Theodore Earl Butler, Les Quais à New York, le jour, vers 1915,et Les Quais à New York, le soir, 1915
Theodore Earl Butler à New York
C’est au cours de l’été 1888 que Theodore Earl Butler se rend pour la première fois à Giverny. Lorsqu’il retourne à New York en 1899, après dix années passées en Normandie, il découvre une ville qui s’est considérablement développée. Butler applique à la métropole la touche habile et diaphane qu’il utilisait pour peindre ses paysages givernois, et décline les couleurs de la silhouette massive et angulaire de la ville à différentes heures du jour. Léguées au musée des impressionnismes Giverny en 2022, ces deux toiles rappellent ainsi le principe de la Série, inauguré par Claude Monet dans les années 1890.
Les Quais à New York
Butler applique à la métropole la touche habile et diaphane qu’il utilisait pour peindre ses paysages givernois, et décline les couleurs de la silhouette massive et angulaire de la ville à différentes heures du jour. Léguées au musée des impressionnismes Giverny en 2022, ces deux toiles rappellent ainsi le principe de la Série, inauguré par Claude Monet dans les années 1890.
Maurice Boutet de Monvel, Mademoiselle Rose Worms, vers 1900
Maurice Boutet de Monvel
Formé à l’École des beaux-arts, Maurice Boutet de Monvel présente ses œuvres au Salon, mais les quelques récompenses qu’il y obtient ne lui permettent pas de faire vivre sa famille. Il se tourne alors vers l’illustration destinée à la jeunesse, où ses aquarelles rencontrent rapidement un grand succès.
Rose Worms
Rose Worms, le modèle de ce portrait, était la fille de deux sociétaires de la Comédie-Française. L’artiste a représenté la fillette dans un écrin de fleurs d’hortensia, traitées d’une touche légère, proche de l’impressionnisme. L’une des acquisitions les plus récentes du musée, cette toile sera présentée au printemps 2023, à l’occasion d’une exposition consacrée aux « Enfants de l’impressionnisme ».
Terri Weifenbach, Giverny, une année au jardin, septembre-novembre 2021
Terri Weifenbach, photographe
La photographe américaine Terri Weifenbach est l’auteur de nombreux livres de photographies au plus proche de la nature, dans lesquelles la richesse des couleurs et des textures investit chaque image.
Un ouvrage en partenariat avec l’Atelier EXB
En juin 2021, à l’invitation du musée des impressionnismes Giverny, elle entreprend un travail d’une année consacré au jardin de l’institution. Une large sélection de photographies est reproduite dans un ouvrage publié cet été, en coédition avec l’Atelier EXB.
Trois tirages
Les trois tirages présentés ici ont été acquis, à cette occasion, par le musée des impressionnismes Giverny. Rouge-gorge en piqué, papillons voletants au-dessus des fleurs violettes de la sauge de Sibérie, éclat automnal du carex doré : ces images font entrer dans la collection la vie secrète et la beauté changeante du jardin du musée.
2021
Nouvelles œuvres en 2021
2021 marque l’entrée de Claude Monet dans la collection, grâce au généreux dépôt du lycée Claude Monet, tandis que deux œuvres commandées à Eva Jospin viennent poursuivre le dialogue entre art et nature qui s’est instauré au cœur du jardin.
Jacques Monory (1924-2018), Technicolor no 1, Monet est mort, 1978
La figuration narrative
Même s’il n’a jamais souhaité être catalogué comme tel, Jacques Monory est l’un des principaux représentants de la figuration narrative – mouvement apparu en France au début des années 1960 –, et ses œuvres mêlent des éléments autobiographiques à des images de fiction. Souvenir des filtres placés devant les projecteurs lors des séances de cinéma avant-guerre, ses tableaux se caractérisent également par l’utilisation d’un bleu particulier, parfois associé à d’autres couleurs du spectre.
L’oeuvre
L’œuvre Monet est mort est la première de la série Technicolor. Elle représente Monory en train de tirer à la carabine sur une valise, posée au centre d’un jardin qui évoque celui de Giverny. Il ne s’agit pourtant pas de la mort du maître impressionniste lui-même, mais plutôt de celle d’un idéal de peinture consacré à la nature, et d’un bonheur devenu impossible en ce XXe siècle marqué par la violence et les guerres. Faisant le lien entre les créations de Claude Monet et la peinture contemporaine, cette œuvre a été généreusement déposée par le CNAP (Centre national des arts plastiques) au musée des impressionnismes Giverny.
Pierre Bonnard (1867-1947), Petit solfège illustré, études pour les illustrations des chapitres III, page 10, et chapitre IV, page 12, 1893
Le Petit solfège illustré
En 1890, Andrée, sœur du peintre Pierre Bonnard, épouse le compositeur Claude Terrasse. Le Petit solfège illustré, rédigé par Terrasse et illustré par Bonnard, est destiné à enseigner la musique aux enfants, sur un mode simple et ludique. L’art décoratif de Bonnard y fait merveille.
Un ouvrage orné de lithographies
Il s’agit du premier ouvrage orné de lithographies de l’artiste : il multiplie les portraits-charges, les digressions, ajoute la légèreté de la musique et de la fête, et manifeste son humour dans la représentation des scènes musicales – chant ou bal. Bonnard y décline aussi son goût pour les animaux, le théâtre, l’enfance, dont il fit l’un de ses thèmes privilégiés. Le musée des impressionnismes Giverny conservait déjà en ses collections un exemplaire du Petit solfège illustré, et l’acquisition de ces deux dessins préparatoires vient ainsi compléter le fonds consacré à cette œuvre, et plus largement à la carrière de Pierre Bonnard.
Paul Paulin (1852-1937), Portrait de Camille Pissarro, 1904
Paul Paulin
Dentiste renommé à Paris, Paul Paulin développe, à partir des années 1880, une passion pour les arts et plus particulièrement pour la sculpture, technique à laquelle il s’adonne en exécutant des portraits en plâtre et en bronze à l’approche réaliste. Les plus célèbres sont ceux consacrés aux peintres impressionnistes, des bustes en ronde-bosse représentant, entre autres, Edgar Degas, Auguste Renoir, Claude Monet ou Camille Pissarro.
Un « sculpteur impressionniste »
« Sculpteur impressionniste » comme il se désigne lui-même, l’artiste représente ici Pissarro, dans un portrait posthume réalisé un an après le décès du peintre. Cette œuvre, généreusement donnée au musée des impressionnismes Giverny, est actuellement présentée, aux côtés d’une sélection de tableaux de Pissarro, dans l’exposition Côté jardin. De Monet à Bonnard. Elle vient par ailleurs rejoindre le Buste de Claude Monet, également réalisé par Paulin, et déposé dans les collections du musée depuis 2012.
Eva Jospin (née en 1975), Edera et Bois des nymphes, 2021
Edera
Après des études à l’École nationale supérieure des beaux-arts, à Paris, Eva Jospin est lauréate du Prix de l’Académie des beaux-arts en 2015. En 2016, elle est pensionnaire à la Villa Médicis, à Rome. L’artiste travaille habituellement le carton, et conçoit des œuvres évoquant des forêts et des architectures, qui ont été exposées dans plusieurs lieux culturels en France. L’œuvre Edera marque symboliquement l’entrée du musée des impressionnismes Giverny. L’entremêlement de lierre (edera en italien), de lianes et de branches de bronze et de laiton, avec la glycine des jardins, crée une illusion entre la nature et l’œuvre. Discrète, la sculpture rend hommage à l’architecture du musée, qui s’inscrit de manière harmonieuse dans la colline de Giverny.
Bois des nymphes
Placée à l’une des extrémités du jardin, à côté de la prairie de coquelicots, l’œuvre Bois des nymphes fait quant à elle référence aux mythes et au langage classique de l’histoire de l’art. Les arbres en bronze évoquent ainsi les nymphées, ces sanctuaires dédiés aux nymphes et qui mêlent l’art et la nature. Issues d’une commande de la part du musée des impressionnismes Giverny, ces deux œuvres d’Eva Jospin dialoguent avec un arbre en bronze réalisé par Giuseppe Penone, et soulignent l’ouverture des collections à l’art contemporain, qui fait irruption dans les jardins de l’institution.
Claude Monet (1840-1926), Nymphéas avec rameaux de saule, 1916-1919
Les nymphéas, une préoccupation artistique majeure
C’est en 1893 que Claude Monet commence à créer son « bassin aux nymphéas », sujet qui deviendra sa préoccupation artistique majeure à partir du déclenchement de la Première Guerre mondiale, et jusqu’à son décès en 1926. Dans cette vue datant de 1916-1919, l’artiste a choisi un point de vue très rapproché sur le bassin et les saules pleureurs.
Nymphéas avec rameaux de saule
L’harmonie qui se dégage de cette impressionnante représentation du jardin d’eau confère une impression d’immensité et de perte de repères à la composition, en même temps qu’elle témoigne de l’audace avec laquelle l’artiste s’affranchit de la tradition occidentale du paysage. Cette toile est restée dans la famille du peintre, et a été donnée par son fils Michel au lycée Claude-Monet, à Paris, en 1954. Après l’avoir généreusement prêté à de multiples reprises, le lycée a officiellement déposé ce chef-d’œuvre au musée des impressionnismes Giverny, en mars 2021.
Blanche Hoschedé-Monet (1865-1947), Les Pins maritimes, 1928
Blanche Hoschedé et Claude Monet
Blanche Hoschedé entre dans la famille de Claude Monet vers 1880, au moment où sa mère, Alice, entame une vie commune avec le peintre. En 1897, elle épouse Jean Monet, fils aîné de l’artiste. Entre 1914, date du décès de son époux, et 1926, année de la mort de Monet, Blanche met en suspens une carrière de peintre commencée dès la fin des années 1880, et se consacre entièrement à son beau-père et à la maison de Giverny.
Les Pins maritimes
Ce n’est qu’après 1926 qu’elle reprend les pinceaux. L’artiste entreprend à cette époque plusieurs voyages, en Normandie, en Vendée ou dans le Midi, peignant sur le motif les paysages qui la saisissent. Cette vue de pins sinueux en bord de mer, à la touche libre et à la palette claire, a été donnée par Blanche Hoschedé-Monet au lycée Claude-Monet, à Paris. Elle a récemment été déposée au musée des impressionnismes Giverny, où elle vient compléter un fonds qui compte déjà un carnet de croquis et deux autres toiles signées de sa main.
2020
Nouvelles œuvres en 2020
En 2020, l’art contemporain investit le jardin grâce à une œuvre de Giuseppe Penone. Eugène Boudin, James Tissot, Auguste Renoir, William S. Horton, Ker-Xavier Roussel et Édouard Vuillard font leur entrée dans la collection.
Ker-Xavier Roussel (1867-1944), Femme en rouge dans un paysage, 1898
Un album non fini
En 1898, le marchand Amboise Vollard commande à Ker-Xavier Roussel un album personnel de douze lithographies en couleurs, sobrement intitulé Paysages. Mais l’échec commercial de la publication des albums commandés à d’autres peintres nabis – Maurice Denis, Édouard Vuillard et Pierre Bonnard – en compromet l’achèvement, et seules sept planches sont imprimées.
Une estampe qui vient compléter la collection
La série reflète le goût du peintre pour la représentation de la nature. Traités comme des pastels, ces paysages présentent des scènes bucoliques et intemporelles, où nymphes et baigneuses font corps avec la végétation qui les entoure. Le musée des impressionnismes Giverny avait déjà acquis un ensemble d’estampes de Roussel, parmi lesquelles deux de l’album Paysages, tirées à 100 exemplaires. Femme en robe rouge dans un paysage vient ainsi enrichir cette collection.
Édouard Vuillard (1868-1940), La Naissance d’Annette, vers 1899
Edouard Vuillard, peintre et lithographe nabi
Édouard Vuillard représente dans cette lithographie la naissance de sa nièce Annette, premier enfant du couple formé par sa sœur Marie et par son meilleur ami, le peintre nabi Ker-Xavier Roussel. Initialement prévue pour un album d’estampes commandé par le marchand Amboise Vollard, l’œuvre finale a fait l’objet d’un tirage à une centaine d’exemplaires, et n’a pas été mise en vente.
Un exemplaire rare
La version acquise par le musée des impressionnismes Giverny correspond au 2e état de cette planche, tirée en six tons, et dont les exemplaires sont rares. Elle témoigne de la maîtrise de l’artiste dans la pratique de l’estampe. Laissés en réserve, les deux personnages centraux contrastent avec les motifs fleuris et colorés du papier peint, du paravent et du linge de lit. La tendresse de cette maternité prend ainsi place dans un intérieur étouffant et décoratif, dont Vuillard s’est fait une spécialité.
Alexandre Charpentier (1856-1909), Maximilien Luce au chevalet, 1891
Alexandre Charpentier, sculpteur et médailleur
Alexandre Charpentier se lie d’amitié avec les peintres néo-impressionnistes Paul Signac et Maximilien Luce, avec qui il expose au Salon des XX, à Bruxelles, en 1890. L’année suivante, il réalise ce portrait en bas-relief de Luce, vu de profil, sa palette de peintre à la main.
Un sculpteur avec une main de peintre
Ce visage, également immortalisé dans des dessins de Signac et d’Henri-Edmond Cross, est parfaitement rendu par Charpentier, qui s’attache à en traduire les différentes textures, le modelé, ainsi que le mouvement précis de la main du peintre. Le musée des impressionnismes Giverny avait consacré à Luce une rétrospective en 2010, et conserve en ses collections neuf toiles de l’artiste. Grâce à la générosité du centre E. Leclerc Vernon, le musée a pu acquérir en 2020 ce bas-relief, qui vient compléter et enrichir ce fonds, tout en témoignant d’une ouverture de la collection sur l’art de la sculpture.
Auguste Renoir (1841-1919), Enfants jouant à la balle, 1900
Auguste Renoir, peintre et lithographe
Le motif principal de cette lithographie – deux jeunes filles se baissant pour attraper une balle – n’est pas nouveau pour Auguste Renoir, qui avait déjà consacré un tableau à ce thème en 1892. Cette estampe a été commandée à l’artiste par le marchand Amboise Vollard. L’épreuve d’essai, non signée, a été tirée en quelques exemplaires en noir et blanc.
Henri-Marie Petiet, dit le « Baron Petiet », marchand d’art reconnu
L’œuvre donnée au musée des impressionnismes Giverny provient du prestigieux fonds Henri-Marie Petiet, et compte parmi ce premier ensemble d’épreuves. La lithographie fut ensuite tirée en dix couleurs, à 200 exemplaires. Cette scène vivante et joyeuse témoigne du talent inné de Renoir dans l’art de l’estampe, et vient enrichir les collections du musée d’une œuvre du maître impressionniste. Elle a été présentée au sein de l’exposition Côté jardin. De Monet à Bonnard (2019), où elle illustrait l’intérêt des peintres de l’époque pour la représentation des jeux et de l’univers de l’enfance.
James Tissot (1836-1902), Sur l’herbe, 1880
James Tissot, un peintre graveur
Installé à Londres de 1871 à 1882, James Tissot pratique aussi bien la peinture que la gravure. Vers 1876, il fait la rencontre de Kathleen Newton, belle Irlandaise divorcée, qui deviendra sa compagne et sa muse, servant de modèle à nombre de ses œuvres. Pour elle, Tissot crée un monde clos et rassurant, inspiré du parc Monceau à Paris, dont il fait copier la colonnade. Kathleen est souvent représentée allongée, endormie, rêveuse ou jouant avec ses enfants, Violet et Cecil George, ou leurs cousins.
Une attention au détail de la lumière
L’usage de la pointe sèche rehausse ici les effets de lumière pour donner l’image sensible d’une scène d’intimité familiale au jardin. Temps suspendu et moment de bonheur, cette gravure témoigne de la virtuosité technique de Tissot, qui renouvelle son style au contact de sa muse. Elle fut donnée au musée des impressionnismes Giverny en 2020, et fut présentée dans l’exposition Côté jardin. De Monet à Bonnard (2021).
William Samuel Horton (1865-1936), New York, La Ritz Tower, vers 1928, et deux carnets de croquis
Un peintre impressionniste américain
En 2020, deux toiles du peintre impressionniste américain William S. Horton ont été déposées au musée des impressionnismes Giverny, et deux carnets de croquis de l’artiste ont été généreusement donnés à l’institution. Au fil des pages, les dessins, encres et aquarelles témoignent des voyages du peintre, qui traverse l’Europe au début du XXe siècle après des années d’étude à l’académie Julian, à Paris.
Des liens entre la France et les Etats-Unis
De 1924 à 1930, Horton travaille régulièrement à New York et expose dans des galeries internationales. Les deux toiles représentant la Ritz Tower s’inscrivent dans une démarche impressionniste, et cherchent à capturer les variations de la couleur et de la lumière à différents moments de la journée. Cet ensemble d’œuvres vient enrichir le fonds du musée, et contribue à souligner les liens unissant la France et les États-Unis, autour de l’impressionnisme.
Dominique Denis (1909-1997), Portrait de Claude Monet, 16 novembre 1924
Dominique Denis, fils de Maurice Denis
Né en 1909, Dominique Denis est le fils du peintre nabi Maurice Denis. Le 16 novembre 1924, il accompagne son père à Giverny, à l’occasion d’une visite faite à Claude Monet. Maurice Denis travaille à cette époque à la décoration de la coupole de l’escalier Dutuit du Petit Palais, à Paris, dans laquelle il fera figurer Monet parmi les grands noms de l’impressionnisme.
Un croquis unique du maître de l’impressionnisme
Les visites faites au peintre lui permettent de réaliser des croquis dessinés, d’après nature, qui fixent le souvenir du portrait du grand maître, alors âgé de 84 ans. En 2012, Claire Denis, descendante de l’artiste, avait fait don au musée des impressionnismes Giverny de l’un de ces dessins de Maurice Denis, représentant Claude Monet. En 2020, un nouveau don généreux permet de faire découvrir le regard du fils sur ce même modèle : la vue de profil et le dessin agile divergent du portrait sérieux, au regard pénétrant, capturé par Maurice Denis à cette même occasion.
Eugène Boudin (Honfleur, 1824-Deauville, 1898)
Deauville, le bassin, 1884
Eugène Boudin, peintre de plein air
Peintre de marines et des « ciels », Eugène Boudin incarne à lui seul un site : la Normandie balnéaire, autour de Deauville et de Trouville. Inlassable observateur de la vie de plage de la fin du XIXe siècle, il représente la peinture de plein air. Proche de Claude Monet, à qui il préconisera d’étudier sur le motif, Boudin traduit dans ses œuvres l’animation qui agite les petits ports de la côte. Il s’attache à noter les variations atmosphériques, les déclinaisons de la lumière selon les saisons, mais aussi les sorties de voiliers en mer et la vie mondaine sur la plage où se donne rendez-vous l’élite qui vient se reposer et jouir des bains de mer.
La représentation de Deauville
Cette œuvre, acquise par le musée des impressionnismes Giverny en 2020,appartient à une série que Boudin réalise dans les années 1880 autour des bassins de Deauville, de Fécamp, de Honfleur ou de Trouville. Le peintre joue ici sur le contraste entre le mât imposant du voilier au port et l’immensité du ciel. Extraordinaire, une trouée lumineuse à gauche éclaire toute la scène qui reprend vie à coups de rapides touches de pinceaux.
Jean Francis Auburtin (1866-1930)
Les Falaises de Dieppe, s.d.
Jean Francis Auburtin, un paysagiste influencé par Claude Monet
Le musée des impressionnismes Giverny a acquis en 2020 trois œuvres de Jean Francis Auburtin. Ces gouaches et pastels représentent des vues souvent peintes par l’artiste dans les années 1890. Partant sur les traces de Claude Monet, Auburtin s’est inspiré des sites majestueux de Varengeville et Dieppe pour en saisir l’intemporalité. Brillant décorateur, il fut aussi un paysagiste sensible à l’immensité. Ses paysages confrontent souvent la mer et les falaises, où la fragilité humaine n’en est que plus visible.
Enrichissement de la collection du musée
Ces trois œuvres viennent compléter les deux autres peintures de l’artiste, généreusement données en 2019 au musée des impressionnismes Giverny par les descendants du peintre. Elles étoffent le fonds du musée, développent un cabinet d’arts graphiques et renforcent l’ensemble des œuvres d’Auburtin, auquel le musée a consacré une exposition, « Monet – Auburtin. Une rencontre artistique », en 2019.
Ker-Xavier Roussel
(Lorry-lès-Metz, 1867-L’Étang-la-Ville, 1944)
Satyre debout et nymphe étendue au bord d’une rivière (détail), vers 1914 ?
Un ensemble de 10 lithographies acquis aux enchères
Durant l’été 2020, le musée des impressionnismes Giverny a acquis aux enchères un ensemble significatif d’estampes de Ker-Xavier Roussel. Ce groupe permet de représenter les différentes étapes de la carrière de ce peintre, graveur, décorateur et illustrateur, beau-frère- d’Édouard Vuillard. Depuis sa période « nabi » jusqu’à sa maturité, ces gravures témoignent du goût de Roussel pour les sujets mythologiques et les jardins.
Une exposition consacrée à Ker-Xavier Roussel
Issues pour les plus spectaculaires d’entre elles des Éditions Ambroise Vollard (1898), elles rappellent l’influence de Maurice Denis, Édouard Vuillard et Pierre Bonnard sur Roussel. Son art délicat fut célébré au musée des impressionnismes Giverny par une exposition majeure, « Ker-Xavier Roussel. Jardin privé, jardin rêvé » (2019). Certaines de ces lithographies ont été présentées dans les galeries du musée, à l’occasion de l’exposition « Côté jardin. De Monet à Bonnard » (2021).
Giuseppe Penone (né en 1947, Garessio, Italie)
Fils d’eau (détail), 1998
Un dialogue entre l’art contemporain et le jardin du musée
Grâce au dépôt généreux de la collection Claudine et Jean-Marc Salomon, une œuvre importante de Giuseppe Penone vient enrichir la collection du musée des impressionnismes Giverny. Placée à l’entrée de l’établissement, en face d’un poirier centenaire, Fils d’eau permet d’évoquer un nouveau dialogue entre l’art contemporain et le jardin du musée par une représentation majeure de cet artiste italien, qui questionne le rapport de l’homme avec son environnement. Il sculpte la matière vivante, notamment les troncs d’arbres, et les associe à des moulages de bronze où l’art se confond avec la vie.
Un art associant matière vivante et bronze
Fils d’eau se lit ainsi comme une allégorie du cycle de la nature, notamment par le goutte à goutte de l’eau qui s’écoule de la branche, et tisse un lien avec un chêne vivant qui vient s’enrouler sur l’écorce creuse du bronze. Avec cette sculpture majestueuse, le musée poursuit son invitation à des artistes contemporains et interroge le public sur le processus créateur.
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