A propos
Cette rétrospective rend hommage à Henri Manguin, que Guillaume Apollinaire surnomme « le peintre voluptueux ». Du 14 juillet au 5 novembre 2017, le musée des impressionnismes Giverny vous fait découvrir les œuvres de cet ami d’Henri Matisse, où se mêlent les audaces chromatiques du fauvisme et l’expression du bonheur de vivre. C’est à un voyage coloré que vous convie le musée, entre paysages méditerranéens, nus, scènes de la vie de famille et natures mortes.
Le catalogue d’exposition
La formation à l’atelier de Gustave Moreau
C’est en 1889 qu’Henri Manguin entame sa formation artistique, en s’inscrivant à l’École des arts décoratifs. C’est là qu’il y rencontre Albert Marquet, Georges Rouault et Henri Matisse. En 1894, Henri Manguin entre, avec ses camarades, à l’atelier du peintre symboliste Gustave Moreau. Le groupe s’étoffe avec la rencontre de Raoult de Mathan, Louis Valtat et Charles Camoin. Jouissant d’une grande liberté dans l’atelier du maître, les apprentis artistes formeront, plus tard, le groupe des fauves avec, entre autres, André Derain, Maurice de Vlaminck et Raoul Dufy.
Après la mort de Gustave Moreau en 1898, Henri Manguin s’installe dans le quartier des Batignolles. Il crée un atelier démontable dans son jardin, qui devient le lieu de rencontre des anciens élèves de Gustave Moreau. Les premières compositions de Manguin témoignent de l’originalité de l’artiste, notamment dans leur organisation chromatique.
Découverte des paysages méditerranéens
« Le Midi m’a été, je crois, d’un bon enseignement et [je] reviens sinon content de moi du moins avec une impression de grande beauté et la compréhension de beaucoup de choses jusqu’alors inconnues. »
Henri Manguin à Henri Matisse
À l’automne 1904, Henri Manguin découvre Saint-Tropez. Là, il se rapproche de Paul Signac, qui réside à proximité. Les paysages tropéziens inspirent rapidement à Manguin aquarelles et tableaux. Il représente une nature sauvage, encore préservée des touristes, dont l’harmonie évoque l’Arcadie mythique. Aux côtés de ses paysages, les nus qu’il peint sont tout aussi colorés et flamboyants. L’hiver qui suit, Manguin retourne à Paris. Les œuvres qu’il y produit sont également composées avec des tons purs, comme Les Gravures.
Le Salon d’automne de 1905 : naissance du fauvisme
Au Salon d’automne de 1905, Henri Manguin expose cinq œuvres aux côtés de celles de ses anciens camarades de l’atelier de Gustave Moreau. Les tableaux évoquent la nature et la lumière méditerranéennes et sont réalisés avec des harmonies chromatiques audacieuses. Le critique Louis Vauxcelles livre ses impressions dans un article désormais célèbre pour avoir donné naissance au fauvisme. À propos des sculptures d’Albert Marque, exposées dans la même salle, il écrit qu’elles surprennent « au milieu de l’orgie de tons purs : Donatello chez les fauves ». L’avant-gardisme des anciens élèves de Gustave Moreau fait scandale. Toutefois, les œuvres d’Henri Manguin trouvent toutes acquéreurs parmi les amateurs avertis.
L’évolution de l’art d’Henri Manguin
L’été qui suit, Henri Manguin retourne dans le Midi, qui lui inspire de nouvelles œuvres. Ses paysages sont souvent habités par la figure de son épouse, Jeanne, simplement drapée ou même nue. L’œuvre Le Golfe de Saint-Tropez témoigne de l’évolution qui est en train de s’opérer dans l’art de Manguin. En effet, si le peintre ne se départit pas de son style – formes simples et accords chromatiques éclatants -, il allie aux tons purs une ligne plus marquée, dès 1908. L’artiste connaît un grand succès en France, mais aussi à l’étranger. Toutefois, en 1914, la guerre pousse Henri Manguin, réformé, à partir s’installer à Lausanne, tandis que nombre de ses amis sont mobilisés.
Avec près d’une centaine d’œuvres, le musée des impressionnismes Giverny emmène le visiteur à la découverte d’un artiste dont les harmonies chromatiques témoignent d’un talent et d’une inventivité rares. Henri Manguin accompagne – et parfois même précède – les audaces de ses amis fauves.
Commissariat : Marina Ferretti, directeur scientifique du musée des impressionnismes Giverny
Exposition organisée par le musée des impressionnismes Giverny, en collaboration avec la Fondation de l’Hermitage à Lausanne.
En vidéo
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En images
Zoom sur les œuvres
En résonance
De l’impressionnisme à l’art contemporain
En regard de l’exposition, le musée présente une œuvre du Fonds régional d’art contemporain (Frac) Normandie Rouen et propose ainsi de favoriser les passerelles entre l’impressionnisme et les pratiques contemporaines.
À la fin de l’exposition, la peinture gestuelle de Christian Sorg, dans Les Terrasses de Palmyre n°14, offre un pendant abstrait aux scènes de paysages arcadiens de Manguin. Christian Sorg déploie sur sa toile un graphisme libre déposé par une touche rapide et nerveuse. La construction par la couleur réintroduit profondeur et volume, laissant place aux vibrations d’un paysage. En effet, il ne s’agit pas d’un expressionnisme gestuel issu d’une pensée picturale purement abstraite. Le titre, choisi en référence à l’un des plus beaux sites du nord de la Syrie, atteste ici un lien avec la réalité. Pour Christian Sorg, l’espace pictural est un chaos visuel en écho à celui du réel qu’impose la vision.
Ressources
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Le musée remercie vivement les mécènes et partenaires de cette exposition.
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Exposition à venir
La Collection Nahmad. De Monet à Picasso
du 28 mars au 29 juin 2025
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